Terroirs emblématiques et profils de vins : une diversité qui dicte le soin en cave
Un terroir emblématique n’est pas un mot vide, pas une étiquette commerciale. Les vignobles reconnus – Chavignol à Sancerre, les Clos à Chablis, la Romanée-Conti en Bourgogne – ne se ressemblent guère : chacun se déploie sur des sols, des expositions, des altitudes différentes, devenus mythiques non par hasard, mais justement parce qu’ils font naître des raisins d’une identité rare. Or, cette diversité de profils aromatiques, d’acidité, de structure, appelle des choix différenciés dès l’arrivée à la cave.
-
Exemple concret : Les “coteaux de Silex” de Sancerre, célèbres pour leur minéralité tendue, produisent des vins à l'acidité marquée, nécessitant un élevage sur lies plus prolongé pour enrober la matière (source : Revue du Vin de France, 2021).
-
Sur les “champs argilo-calcaires” plus gras, un égrappage partiel, une macération plus brève, un élevage en fûts plus discrets : tout change, car le vin qui en sort serait déséquilibré traité à l’identique.
La mosaïque parcellaire influe donc sur le tri du raisin, les dates de vendange, et dès la sortie de la presse, sur la façon dont le vin est mené en cave. Un seul domaine bourguignon classique peut ainsi vinifier séparément une douzaine de climats pour les “approfondir” dans des contenants distincts : fûts, demi-muids, cuves inox, etc.