Les limites de l’altitude : le vigneron, chef d’orchestre
Ce serait se tromper que de croire l’altitude toute-puissante. D’autres facteurs (cépage, exposition, travail du sol, précipitations…) jouent un rôle tout aussi déterminant sur l’acidité finale. La latitude, par exemple, peut contrebalancer les effets de l’altitude : une Syrah cultivée à 500 m en Corse ne donnera pas, à maturité, le même profil acide qu’un même cépage élevé à 500 m dans les contreforts alpins.
Rappelons aussi le rôle (souvent sous-estimé) de la main du vigneron :
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Choix de la date de vendange : anticiper la récolte permet de préserver l’acidité, tandis qu’une cueillette tardive l’atténuera.
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Techniques de vinification : la fermentation malolactique, en transformant l’acide malique en acide lactique, fait « fondre » l’acidité au palais.
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Travail du sol : selon que la vigne est nourrie, stressée, enherbée ou « choyée », le raisin exprime différemment sa vivacité naturelle.
En somme, l’altitude offre une toile de fond, mais c’est l’art viticole qui finit la fresque. La fraîcheur n’est jamais le fruit du hasard, mais bien d’un dialogue permanent entre la géographie et l’humain.